Les Cambini-Paris ont retrouvé leur route 68, celle de l’intégrale des quatuors de Joseph Haydn. Restés en panne pour cause de pandémie, Julien Chauvin, Karine Crocquenoy, Pierre-Éric Nimylowycz et Atsushi Sakaï ont dû suspendre leur parcours. Après une reprise à la fin de la saison dernière, ils en arrivent à leur treizième étape avec la clé un public de supporters. Ils ont fait grimper à son maximum la jauge des foyers du théâtre de Caen. Et le bonus est venu de Didier Wirth. Le président de l’Institut européen des jardins et paysages et aussi propriétaire du château de Brécy, dans le Bessin, est venu parler de sa passion. On y trouve des analogies avec la musique.
« Shazam », tambour battant…
Le spectacle phare de Philippe Decouflé et de sa compagnie DCA, « Shazam » est de retour sur la scène du théâtre de Caen. Pas mal d’eau a coulé sous les ponts depuis la première création, vue il y a une bonne vingtaine d’années. Pas facile de démêler les images du souvenir et les impressions du nouveau vu. La surprise n’est plus au rendez-vous. Mais les yeux neufs se sont manifestement régalé. Et c’est bien ça qui compte.
Les « Nuits » lumineuses de Véronique Gens
Une oasis de bonheur musical dans un dimanche gris. Le récital de Véronique Gens accompagnée de l’ensemble I Giardini a fait la fête à la mélodie française, au théâtre de Caen. Sur le thème de la nuit, celle des rêves d’amour, celle de la fête mais aussi celle des angoisses et des cauchemars, la chanteuse a interprété, entre autres, Hector Berlioz, Camille Saint-Saëns, Gabriel Fauré et jusqu’à Louis Guglielmi, l’auteur « La Vie en Rose ». Autant de témoignages d’une période féconde, musicalement aussi.
L’Orchestre de Normandie, fusion… avec le public
Toujours fidèle aux Boréales consacrées cette année au Danemark, l’Orchestre régional de Normandie a retenu dans son programme le plus connu des compositeurs du pays de la Petite Sirène, Carl Nielsen. Dimanche, au théâtre de Caen, qui lui est familier, il a offert l’occasion de découvrir le jeune et talentueux clarinettiste Florent Pujuila. Et ce dans un concerto à la redoutable partie soliste. Au terme de son interprétation virtuose, le musicien a déclaré sa solidarité à ses consœurs et confrères. Leur formation est menacée de fusion avec celle de l’Orchestre de l’Opéra de Rouen.
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« Cupid and death », le masque et la flèche
Il y a quelque ironie à présenter un « mask » _ lointain ancêtre anglais du music-hall _ devant des spectateurs masqués. Mais au moins, le public du théâtre de C aen a-t-il retrouvé le chemin des fauteuils pour cette découverte qu’offre « Cupid and Death ». On la doit à l’infatigable explorateur des répertoires qu’est Sébastien Daucé, avec son ensemble Correspondances. Comme pour « Songs », il y a trois ans, c’est dans l’Angleterre du XVIIe siècle qu’il a déniché cette pépite que l’on doit aux compositeurs Christopher Gibbons et Matthew Locke sur un texte de James Shirley. La complicité d’Emily Wilson et de Jos Houben, à la mise en scène, ajoute à ce « mask » un souffle de folie douce.
Cupidon se trompe de flèche et les ennuis commencent… (Photo Alban Van Vassenhove)
Un Saint-Saëns sensible et sensitif
L’année 2021 marque le centenaire de la mort du compositeur Camille Saint-Saëns. Un heureux travail de reconnaissance réhabilite l’œuvre de ce musicien fécond et créatif (1), qu’on ne saurait réduire à « La Danse macabre » et au « Carnaval des animaux ». À Caen, avec l’ensemble vocal Les Métaboles, l’Orchestre régional de Normandie y contribue par un choix de pièces chantées et l’Oratorio de Noël. Entre les deux programmes, s’est glissée une création originale de Basile Chassaing. Elle a offert une expérience sensorielle par la répartition des interprètes dans une église la Gloriette, qui aurait mérité un public plus nombreux.
L’intimisme jazzy de Stacey Kent
Accueillie au théâtre de Caen, la chanteuse américaine Stacey Kent a conquis un public venu en nombre. De part et d’autre de la scène, la joie était grande de pouvoir partager enfin un moment musical. Entourée de Jim Tomlinson, aux saxophones, flûtes et percussions et du pianiste Art Hirahara, l’artiste a offert une heure un quart d’enchantement avec des mélodies jazzy tirée de répertoires pop et de musique brésilienne. En toute intimité.
Un « Bourgeois » … de qualité
Tout vient à point… Elle était attendue au théâtre de Caen, cette production du « Bourgeois Gentilhomme » par la Compagnie Jérôme Deschamps et les Musiciens du Louvre. Cette version, en intégrale, de la comédie-ballet de Molière-Lully avait dû être remise à trois reprises pour cause de Covid 19… Cette fois, c’est le virus du rire qui s’est répandu sous les masques _ encore obligatoire en plus du passe sanitaire. Une vraie cure d’enjouement conduite Jérôme Deschamps incarnant un Monsieur Jourdain tout à la fois désopilant et pathétique.
« Le Bourgeois Genilhomme », en version complète conduite par Jérôme Deschamps, a offert une ouverture de saison 2021-2022 hilarante au théâtre de Caen. (Photo Marie Clauzade).
Les « Clairs-obscurs » de l’Orchestre de Normandie
En octobre dernier, le compositeur Benjamin Dupé ouvrait la saison du théâtre de Caen avec son opéra de chambre « Vivian : clicks and pics », inspiré de la singulière photographe américaine, Vivian Maier. C’est par une autre création mondiale, « Les Matières ont aussi leur caractère » qu’il boucle, jeudi, cette même saison très largement tronquée par le Covid 19. L’Orchestre Régional de Normandie a intégré sous cette pièce dans un programme de musique française _ Debussy, Fauré, Chausson _ associé à Respighi, sous le titre « Clairs-obscurs ». Jean Deroyer, aussi expressif que méticuleux, en a assuré la direction.
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Haydn, les Cambini et la dentellière
Après un an et presque trois mois d’interruption forcée, le Quatuor Cambini-Paris a repris sa Route 68, celle de l’intégrale des quatuors de Joseph Haydn. On en était à mi-étape, quand la pandémie du Covid 19 a brisé ce bel élan. Momentanément, mais un momentanément longue durée ! Mercredi, c’était les retrouvailles au théâtre de Caen, pour de la belle ouvrage, façon dentelle.
(Photo Archives Philippe Delval).