Quinzième étape de l’intégrale des quatuors de Joseph Haydn, les Cambini-Paris poursuivent leur « Route 68 » dans les foyers du théâtre de Caen. Comme à l’habitude, l’audition de trois opus est agrémentée d’un thème. Cette fois, avec pour titre « Du graveur au musicien », il s’agit des partitions. Entre l’intention du compositeur et la pression de l’éditeur, il peut y avoir des différences du manuscrit à la publication. C’est le rôle de la musicologie d’arriver à proposer un document qualifié « d’historiquement informé ». Julien Dubruque est responsable éditorial au Centre de musique baroque de Versailles. Il était l’invité de cette nouvelle session. Lire la suite « Route 68 » et l’indicateur des partitions
Un grand « huit » en clôture à Deauville
Le dernier concert du 26e Festival de Pâques de Deauville a été dédié à Nicholas Angelich, décédé deux semaines plus tôt, le soir du lundi pascal. Dans un message transmis par vidéo, Renaud Capuçon a salué, ému, la mémoire du pianiste, co-fondateur comme lui du festival deauvillais. À un immense talent d’interprète, Nicholas Angelich associait un tempérament bienveillant, d’une grande bonté. À l’issue de leur récital à quatre mains, les pianistes Ismaël Margain et Guillaume Bellom ont souscrit au portrait de cet artiste, qu’ils ont aussi connu et apprécié comme professeur. De même, au terme de l’Octuor de Mendelssohn, Yan Levionnois, a, au nom des deux quatuors Hermès et Hanson, témoigné de tous les bienfaits recueillis par celles et ceux qui ont côtoyé ce pianiste si attachant.
« Alcina », l’amour en trompe-l’œil
Belle et grande production que cette « Alcina » de Haendel, présentée deux soirs de suite au théâtre de Caen. Vávlav Luks, à la tête de Collegium 1704 et Jiří Heřman à la mise en scène, donnent à cette production tchèque un souffle musical et une inventivité, servies par décor étonnant, mouvant et polymorphe. Cet opéra est un festival d’arias et de prouesses vocales. Dans le rôle-titre, la soprano canadienne Karina Gauvin mène une distribution internationale hors-pair, parmi laquelle le jeune contre-ténor américain Ray Chenez s’affirme comme un nom vraiment à suivre.
Le Consort et les trois claviers
On sait Mozart (1756-1791) une valeur sûre. Le Festival de Pâques de Deauville est attentif à la découverte de répertoires. Mais il a aussi soin de doser ses programmes. Le prodige de Salzbourg satisfait sans conteste un public, moins porté sur les compositeurs du XXe siècle. Cette soirée du dernier jour d’avril avait tout pour lui plaire avec un choix d’œuvres _ sonates et concertos _ qui couvrent près de quinze ans de la vie de Mozart. L’interprétation enthousiaste du Consort lui a donné une qualité profonde et délicate. Justin Taylor, successivement au clavecin, à l’orgue et au piano forte, s’y est associé avec une aisance confondante.
Messiaen au plus haut des cieux
Edvard Grieg et Olivier Messiaen étaient au programme du cinquième concert du Festival de Pâques 2022 de Deauville. Hormis une citation, le point commun entre le compositeur norvégien et le musicien français, dont on célébrait, à deux jours près le 30e anniversaire de la disparition, tient surtout aux interprètes. Le pianiste David Kadouch et le violoncelliste Edgar Moreau réunis pour la Sonate en la mineur de Grieg ont retrouvé, ensuite, Raphaëlle Moreau au violon et Raphaël Sévère à la clarinette, pour une lecture magistrale de Messiaen et son Quatuor pour la fin du Temps.