Evidemment, on ne pouvait prévoir que le récital de Justin Taylor coïnciderait avec la demi-finale du Mondial, France-Maroc ! On peut être mélomane et amateur de football. Difficile quand même de ne pas céder au plaisir d’entendre le jeune surdoué du clavecin dans un programme Rameau, ce soir-là dans les foyers du théâtre de Caen. Lui-même n’est pas insensible au ballon rond. Et de façon prémonitoire, il a inscrit dans ses bis une « Marseillaise » enjouée. Au même moment, à peu près, Randal Kolo Muani, à peine entré sur le terrain, marquait le deuxième but expédiant les Bleus en finale !…
Un cornet qui ne laisse pas de glace!
À un peu plus d’une semaine d’intervalle, le théâtre de Caen a fait résonner la musique vocale italienne, si riche d’inventivité et de séduction à la jointure des XVIe et XVIIe siècles. Il y a d’abord eu La Guilde des Mercenaires, conduite par le corniste et enfant du pays, Adrien Mabire, dans un programme intitulé « La Légende Noire », consacré au sulfureux Carlo Gesualdo. Puis, dans l’église Notre-Dame de la Gloriette, le Poème Harmonique de Vincent Dumestre, qui a interprété de magnifiques pages de Monterverdi à Allegri, regroupées sous le titre « Anamorfosi ».