On sait l’attachement de Sébastien Daucé à la musique de Marc-Antoine Charpentier 1643-1704). Le protégé de Mademoiselle de Guise et aussi des Jésuites a laissé un répertoire important d’œuvres sacrées. Sa « Messe de Minuit » atteint presque sur l’échelle de la notoriété son célèbre « Te Deum ». En cette période liturgique importante pour les chrétiens, elle offrait un programme judicieux, où s’intégraient d’autres pièces vocales et musicales. L’interprétation de l’Ensemble Correspondances était tout simplement magnifique. Le concert, au théâtre de Caen, a ménagé quelques belles surprises.
Falstaff sauvé des eaux
C’est son dernier opéra. Au soir de sa vie, à 80 ans, Giuseppe Verdi s’est plongé dans un genre assez inhabituel pour lui, l’opéra bouffe. La verve shakespearienne, avec le personnage truculent de Falstaff, lui a inspiré une œuvre virtuose, où farce et drame sont l’avers et le revers d’une même pièce. L’Opéra de Lille en offre une lecture étonnante et vivace avec la complicité de Denis Podalydès à la mise en scène. Solistes, musiciens de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, sous la baguette d’Antonello Allemandi et chœur de l’Opéra de Lille se font les interprètes d’un tourbillon musical épatant. Coproducteur, le théâtre de Caen accueille ce spectacle pour trois soirs.
« Il Diluvio Universale », en avant arche…
Une heure trente de bonheur musical ! Avec sa Cappella Mediterranea et le Chœur de chambre de Namur, Leonardo García Alarcón a fait découvrir au public caennais une pépite de l’art baroque italien. « Il Diluvio Universale » est un oratorio de Michelangelo Falvetti (1642-1692). L’œuvre, saisissante à souhait, relate l’épisode biblique du déluge. La direction enthousiaste du chef argentin galvanise des interprètes formidables, tant dans l’orchestre que chez les chanteuses et chanteurs.
« Œdipe roi », attention les dieux
Avec « Œdipe roi », Éric Lacascade remonte aux sources du théâtre. Vieille de près de 2 500 ans, la tragédie de Sophocle continue de « parler » sur les rapports de puissance _ ici entre les dieux et hommes _ et leurs conséquences sur la vie de la cité. Œdipe en concentre toute l’électricité, à la fois paratonnerre et fusible, en fils d’un destin, dont il se croyait préservé. La mise en scène sobre et l’excellence de comédiens ajoutent à la valeur des mots du dramaturge grec. Une interprétation saisissante, au théâtre de Caen.