Du conte de Charles Perrault, « Cendrillon », Rossini a tourné le dos en éliminant pour son opéra bouffe « La Cenerentola », cuisiné en trois semaines, la pantoufle de vair, la bonne fée et la citrouille transformée en carrosse. Bref, les personnages et accessoires dont se régalera plus tard Walt Disney dans son dessin animé célèbre. Pour l’Opéra de Lorraine, Fabrice Murgia a apporté son grain de scène en transposant l’action dans un univers « halloweenien », truffé de références cinématographiques. Choix validé par le public du théâtre de Caen tout autant séduit par la qualité des interprètes, en particulier la contralto Beth Taylor (Angelina-Cendrillon) et le ténor Dave Monaco (le Prince Ramiro).
« Route 68 », terminus pour les Cambini !
Jouer l’intégrale des quatuors de Josef Haydn (1732-1809) sur neuf saisons, tel est le pari fou engagé, en 2017, par le Quatuor Cambini-Paris conduit par le violoniste Julien Chauvin. Pari tout autant audacieux, tenu par Patrick Foll, directeur du théâtre de Caen. Il y avait quand même 68 œuvres au compteur, d’où le titre de « Route 68 » donné à cette aventure. La dernière étape s’est déroulée brillamment dans les foyers du théâtre caennais, combles comme très souvent. La page n’est pas complètement tournée. Un grand rendez-vous, « Osez Haydn ! » attend les spectateurs, le troisième week-end de mars.
« Requiem(s) », opéra cosmique
Cinq représentations à guichet fermé pour sa nouvelle création, « Requiem(s) ». La cote d’amour du public du théâtre de Caen à l’égard d’Angelin Preljocaj ne se dément pas. Le chorégraphe séduit et émeut avec cette production portée par le souvenir de proches récemment disparus. Le deuil est décliné par une danse nourrie de symboles et stupéfiante de précision. Musique, costumes, éclairages y sont finement associés pour donner une dimension opératique à ce spectacle de haute qualité.