Un grand « huit » en clôture à Deauville

Le dernier concert du 26e Festival de Pâques de Deauville a été dédié à Nicholas Angelich, décédé deux semaines plus tôt, le soir du lundi pascal.  Dans un message transmis par vidéo, Renaud Capuçon a salué, ému, la mémoire du pianiste, co-fondateur comme lui du festival deauvillais. À un immense talent d’interprète, Nicholas Angelich associait un tempérament bienveillant, d’une grande bonté. À l’issue de leur récital à quatre mains, les pianistes Ismaël Margain et Guillaume Bellom ont souscrit au portrait de cet artiste, qu’ils ont aussi connu et apprécié comme professeur. De même, au terme de l’Octuor de Mendelssohn, Yan Levionnois, a, au nom des deux quatuors Hermès et Hanson, témoigné de tous les bienfaits recueillis par celles et ceux qui ont côtoyé ce pianiste si attachant.

Lire la suite Un grand « huit » en clôture à Deauville

« Alcina », l’amour en trompe-l’œil

Belle et grande production que cette « Alcina » de Haendel, présentée deux soirs de suite au théâtre de Caen. Vávlav Luks, à la tête de Collegium 1704 et Jiří Heřman à la mise en scène, donnent à cette production tchèque un souffle musical et une inventivité, servies par décor étonnant, mouvant et polymorphe. Cet opéra est un festival d’arias et de prouesses vocales. Dans le rôle-titre, la soprano canadienne Karina Gauvin mène une distribution internationale hors-pair, parmi laquelle le jeune contre-ténor américain Ray Chenez s’affirme comme un nom vraiment à suivre.

Lire la suite « Alcina », l’amour en trompe-l’œil

Le Consort et les trois claviers

On sait Mozart (1756-1791) une valeur sûre. Le Festival de Pâques de Deauville  est attentif à la découverte de répertoires. Mais il a aussi soin de doser ses programmes. Le prodige de Salzbourg satisfait sans conteste un public, moins porté sur les compositeurs du XXe siècle. Cette soirée du dernier jour d’avril avait tout pour lui plaire avec un choix d’œuvres _ sonates et concertos _ qui couvrent près de quinze  ans de la vie de Mozart. L’interprétation enthousiaste du Consort lui a donné une qualité profonde et délicate. Justin Taylor, successivement au clavecin, à l’orgue et au piano forte, s’y est associé avec une aisance confondante.

Lire la suite Le Consort et les trois claviers

Messiaen au plus haut des cieux

Edvard Grieg et Olivier Messiaen étaient au programme du cinquième concert du Festival de Pâques 2022 de Deauville. Hormis une citation, le point commun entre le compositeur norvégien et le musicien français, dont on célébrait, à deux jours près le 30e anniversaire de la disparition, tient surtout aux interprètes. Le pianiste David Kadouch et le violoncelliste Edgar Moreau réunis pour la Sonate en la mineur de Grieg ont retrouvé, ensuite, Raphaëlle Moreau au violon et Raphaël Sévère à la clarinette, pour une lecture magistrale de Messiaen et son Quatuor pour la fin du Temps.

Lire la suite Messiaen au plus haut des cieux

« Métamorphoses », méga concert

Au confluent du jazz et du classique, la création de Régis Huby « Métamorphoses » constitue une découverte mémorable. On la doit aux musiciens du Large Ensemble, complices de toujours du compositeur et à ceux de l’Orchestre régional de Normandie. Donné en première audition, en mars dernier, à l’issue d’une résidence, au Trident à Cherbourg, le concert était programmé, jeudi 28 avril, au théâtre de Caen. Il laisser un souvenir marquant.  On n’a qu’une hâte, celle d’un enregistrement.

Lire la suite « Métamorphoses », méga concert

De Lalande, la musique sacrée au sommet

Avant de s’envoler pour une tournée aux États-Unis et au Canada, l’ensemble Correspondances de Sébastien Daucé a donné, mardi 25 avril, un concert de musique sacrée au théâtre de Caen. Son programme était exclusivement consacré à Michel-Richard de Lalande (1657-1726). Celui que ses contemporains surnommaient « le Lully latin » est devenu très vite le musicien préféré de Louis XIV. Cette exclusivité, pas si connue du public, dura plus de quarante au cours desquels Lalande écrivit de nombreuses pièces, en particulier des grands motets. Sébastien Daucé en a retenu trois, trois œuvres de jeunesse, révélatrices d’un style que le compositeur n’a cessé de remettre sur l’ouvrage. L’orchestre et le chœur de Correspondances ont offert une interprétation somptueuse et inspirée.

Lire la suite De Lalande, la musique sacrée au sommet

Pierre Fouchenneret impérial à Deauville

 

Le festival de Pâques de Deauville a retrouvé ses marques depuis le dernier week-end pascal. Cette 26e édition post-confinement a été endeuillée par l’annonce de la disparition de Nicholas Angelich. Le grand pianiste faisait partie de la bande des quatre fondateurs du festival avec Renaud Capuçon, Jérôme Pernoo et Jérôme Ducros. En hommage à cet artiste aussi talentueux que réservé et attachant, Yves Petit de Voize, directeur artistique, lui a dédié tous les concerts d’un programme qui se prolonge jusqu’au 7 mai. Celui de ce vendredi 23 avril était consacré à Arvo Pärt, Schumann et Mozart, interprétés par l’Orchestre régional de Normandie, sous la direction de Jean Deroyer. Avec la participation enthousiasmante du violoniste Pierre Fouchenneret.

Lire la suite Pierre Fouchenneret impérial à Deauville

« Cosi fan tutte », contentissimi!

Avec Emmanuelle Haïm à la baguette, Laurent Pelly à la mise en scène, c’est un « Cosi fan tutte » prometteur qui s’annonçait au théâtre de Caen. L’intérêt était de surcroît aiguisé par la présence sur scène de l’enfant du pays, le ténor Cyrille Dubois. Le résultat a dépassé l’attente. L’opéra de Mozart a été servi par un orchestre, le Concert d’Astrée, au mieux de sa forme, une équipe de chanteuses et chanteurs au diapason. Le tout dans une scénographie judicieuse.

Lire la suite « Cosi fan tutte », contentissimi!

« Le Lac… », grand Cygne et mauvais signe

Version Angelin Preljocaj, « Le Lac des cygnes » tient de l’exploit. Ou comment le chorégraphe réinvente « l’Everest », comme il l’appelle, de Tchaïkovski. Et ce, sans se départir d’un hommage à Marius Petipa, auquel le ballet doit son premier grand succès (1895). Certes, le conte fantastique initial se transmue en fable écologique prégnante. Certes, quelques libertés sont prises avec la partition originale. Pour autant, Preljocaj s’inscrit bien dans une lignée romantique, celle d’une face sombre, exacerbée. Qualité des images, des costumes, des lumières et interprétation de haut niveau, tout concourt à un spectacle exceptionnel. Salué comme tel à la première représentation. C’est au théâtre de Caen jusqu’à dimanche.

(Crédit: Jean-Claude Carbone)

 

Lire la suite « Le Lac… », grand Cygne et mauvais signe

« Le Voyage de Gulliver », preuve par l’œuf

 

Du « Voyage de Gulliver », le célèbre conte de Jonathan Swift (1726), Valérie Lesort et Christian Hecq tirent une adaptation inventive et pleine de fantaisie. Le message n’en est pas pour autant édulcoré qui dénonce l’absurdité de la guerre, la déraison de ses motifs et, au bout du compte, la soif du pouvoir. L’actualité lui donne une singulière résonnance sous le masque du rire. C’est au théâtre de Caen, jusqu’à dimanche.

Lire la suite « Le Voyage de Gulliver », preuve par l’œuf