2022 est l’année du 400 e anniversaire de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière. On sait combien l’auteur des « Femmes savantes » a travaillé avec le compositeur Jean-Baptiste Lully. Leur collaboration a donné de fort célèbres comédies-ballets. Mais le duo « JB et JB » a tourné à la fâcherie. Molière s’est tourné vers le jeune Marc-Antoine Charpentier. De ce concours, interrompu par la mort brutale du dramaturge, il demeure de délicieuses partitions. Sébastien Daucé et son ensemble Correspondances les font revivre au fil d’un concert séduisant de musiques de scène, accueilli au théâtre de Caen.
Le jardin des cordes des Cambini-Paris
Les Cambini-Paris ont retrouvé leur route 68, celle de l’intégrale des quatuors de Joseph Haydn. Restés en panne pour cause de pandémie, Julien Chauvin, Karine Crocquenoy, Pierre-Éric Nimylowycz et Atsushi Sakaï ont dû suspendre leur parcours. Après une reprise à la fin de la saison dernière, ils en arrivent à leur treizième étape avec la clé un public de supporters. Ils ont fait grimper à son maximum la jauge des foyers du théâtre de Caen. Et le bonus est venu de Didier Wirth. Le président de l’Institut européen des jardins et paysages et aussi propriétaire du château de Brécy, dans le Bessin, est venu parler de sa passion. On y trouve des analogies avec la musique.
Les « Nuits » lumineuses de Véronique Gens
Une oasis de bonheur musical dans un dimanche gris. Le récital de Véronique Gens accompagnée de l’ensemble I Giardini a fait la fête à la mélodie française, au théâtre de Caen. Sur le thème de la nuit, celle des rêves d’amour, celle de la fête mais aussi celle des angoisses et des cauchemars, la chanteuse a interprété, entre autres, Hector Berlioz, Camille Saint-Saëns, Gabriel Fauré et jusqu’à Louis Guglielmi, l’auteur « La Vie en Rose ». Autant de témoignages d’une période féconde, musicalement aussi.
L’Orchestre de Normandie, fusion… avec le public
Toujours fidèle aux Boréales consacrées cette année au Danemark, l’Orchestre régional de Normandie a retenu dans son programme le plus connu des compositeurs du pays de la Petite Sirène, Carl Nielsen. Dimanche, au théâtre de Caen, qui lui est familier, il a offert l’occasion de découvrir le jeune et talentueux clarinettiste Florent Pujuila. Et ce dans un concerto à la redoutable partie soliste. Au terme de son interprétation virtuose, le musicien a déclaré sa solidarité à ses consœurs et confrères. Leur formation est menacée de fusion avec celle de l’Orchestre de l’Opéra de Rouen.
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« Cupid and death », le masque et la flèche
Il y a quelque ironie à présenter un « mask » _ lointain ancêtre anglais du music-hall _ devant des spectateurs masqués. Mais au moins, le public du théâtre de C aen a-t-il retrouvé le chemin des fauteuils pour cette découverte qu’offre « Cupid and Death ». On la doit à l’infatigable explorateur des répertoires qu’est Sébastien Daucé, avec son ensemble Correspondances. Comme pour « Songs », il y a trois ans, c’est dans l’Angleterre du XVIIe siècle qu’il a déniché cette pépite que l’on doit aux compositeurs Christopher Gibbons et Matthew Locke sur un texte de James Shirley. La complicité d’Emily Wilson et de Jos Houben, à la mise en scène, ajoute à ce « mask » un souffle de folie douce.
Cupidon se trompe de flèche et les ennuis commencent… (Photo Alban Van Vassenhove)
Un Saint-Saëns sensible et sensitif
L’année 2021 marque le centenaire de la mort du compositeur Camille Saint-Saëns. Un heureux travail de reconnaissance réhabilite l’œuvre de ce musicien fécond et créatif (1), qu’on ne saurait réduire à « La Danse macabre » et au « Carnaval des animaux ». À Caen, avec l’ensemble vocal Les Métaboles, l’Orchestre régional de Normandie y contribue par un choix de pièces chantées et l’Oratorio de Noël. Entre les deux programmes, s’est glissée une création originale de Basile Chassaing. Elle a offert une expérience sensorielle par la répartition des interprètes dans une église la Gloriette, qui aurait mérité un public plus nombreux.
Les « Clairs-obscurs » de l’Orchestre de Normandie
En octobre dernier, le compositeur Benjamin Dupé ouvrait la saison du théâtre de Caen avec son opéra de chambre « Vivian : clicks and pics », inspiré de la singulière photographe américaine, Vivian Maier. C’est par une autre création mondiale, « Les Matières ont aussi leur caractère » qu’il boucle, jeudi, cette même saison très largement tronquée par le Covid 19. L’Orchestre Régional de Normandie a intégré sous cette pièce dans un programme de musique française _ Debussy, Fauré, Chausson _ associé à Respighi, sous le titre « Clairs-obscurs ». Jean Deroyer, aussi expressif que méticuleux, en a assuré la direction.
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Haydn, les Cambini et la dentellière
Après un an et presque trois mois d’interruption forcée, le Quatuor Cambini-Paris a repris sa Route 68, celle de l’intégrale des quatuors de Joseph Haydn. On en était à mi-étape, quand la pandémie du Covid 19 a brisé ce bel élan. Momentanément, mais un momentanément longue durée ! Mercredi, c’était les retrouvailles au théâtre de Caen, pour de la belle ouvrage, façon dentelle.
(Photo Archives Philippe Delval).
Ravel et Saint-Saëns avec éclat à Deauville
Le festival de Pâques de Deauville a brillamment clôturé, samedi 8 mai, sa 25e édition. Dans un programme Ravel et Saint-Saëns qu’il a conçu, le pianiste Bertrand Chamayou avait associé les non moins talentueux Amaury Coeytaux, au violon, et Victor Julien-Laferrière, au violoncelle, ainsi que le très prometteur Marcel Cara, à la harpe. L’an prochain, le festival fêtera son quart de siècle. Quelques concerts permettront de découvrir l’auditorium des Franciscaines, le nouvel équipement culturel de Deauville aménagé dans un ancien couvent. Mais avant, il y a le prochain Août musical, avec un retour à la normale pour l’accueil du public. On l’espère bien !
L’hommage du Festival de Pâques à Olivier Greif
C’est à un grand rendez-vous qu’invitait samedi 1er mai le festival de Pâques de Deauville, via internet. Cette soirée était dédiée au regretté Yves Pouliquen, disparu en février 2020. Sous l’impulsion du célèbre ophtalmologiste et académicien, la Fondation Singer-Polignac, dont il était le président, est devenue un lieu de résidence parisien pour des jeunes musiciens talentueux. Le programme était aussi un hommage au compositeur Olivier Greif 1950-2000), avec un programme construit autour de deux de ses œuvres et de pièces vocales de Schubert et Mahler. Le baryton Edwin Fardini s’y est révélé magnifique.
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